1. |
Trio
04:19
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Trois humains.
Six mains.
Trois bouches.
Six tétons.
Trois langues.
Six hémisphères,
Trois moitiés d’appareil reproducteur.
Six oreilles.
Trois peaux.
Six aisselles.
Six lèvres…
…dix lèvres.
Trois odeurs puis trois mille.
Trois nombrils.
Trois anus,
Six annulaires,
Six lobes.
Trois sternums.
Soixante-douze côtes.
Six cent dix-huit os en tout,
…et quelques dents…
…et quelques dizaines de milliers de poils.
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2. |
Laissons Pisser
02:51
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Rappelle pas tes parents
Ils vont pas être contents
Prenons plutôt des douches
Et puis lavons ta bouche
Peut—être on va d’abord vomir
À force de trembler
À force de tanguer
Ça va juste être pire
Ou alors, reviens t’allonger
Viens m’embrasser
Laissons pisser
Le temps
Les gens
Le jour finissant
Essaie de pas tomber
Tiens-toi à moi et aux murs
Marche pas sur les bouteilles cassées
Attention à la peinture
Non là c’est ton placard
Tu marches dans la litière du chat
Ta salle de bain c’est tout droit
Retiens-toi encore un pas…
Ou alors, reviens t’allonger
Serre-moi
Laissons pisser
Le temps chiant
Les gens chiants
Le jour gémissant
Ah t’as raté la porte
Pardon je t’ai pas trop aidé
Aurais-tu voulu que je te porte ?
Et voilà j'ai glissé
Encore et toujours cuits
Mémoires embrumées
Toutes les nuits : effacées
Encore, et sans regret
Viens t’allonger
Viens m’embrasser
Laissons pisser
Le temps
Les gens
Ton appartement
Le voisin et le chat
Qui crient, on sait même pas pourquoi
Sers-toi
Serre-moi !
Demain s’oublie exactement comme ça.
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3. |
Cimetière
03:48
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Il est pas vraiment nécrophile,
Elle était pas pédophile,
Mais ils ont su passer outre
Par amour.
Il était venu s'ouvrir les veines
Dans le cimetière Saint-Pierre.
Il trouvait ça plutôt pratique
Et romantique
Il était tombé sur sa tombe
Quelques semaines plus tôt,
Sous la pluie
Qui va toujours bien dans les cimetières.
Et quand montait le pétrichor
Dans ses narines,
La mémoire de tous ces morts
Lui apparaissait, cristalline.
Il squattait là... les mauvais jours,
Séchant les cours,
Toujours consolé par cette armée
De cœurs décédés
Mais là il faisait beau
Même chaud.
Dans les allées, aucun vivant...
Et lui, plus pour très longtemps.
Sur la stèle, y'avait son nom,
Un nom du 20e siècle
Qui lui rappelait sa mère
Qui pourtant s'appelait autrement.
Ôtant ses vêtements,
Il scrutait les fourmis,
S'imaginant leur messie,
Leur dieu géant.
Sur la sépulture,
La mousse avait vaincu
Et son cœur était fendu
Laissant filtrer un jour.
Cet infime rayon de lumière
Caressant sa peau nue
Et passant du ciel à la terre
L'invitait à descendre de plus en plus.
Il s'allongea sur la pierre
Chauffée par le soleil
Et sentit de cette barrière
La finesse substantielle.
Il l'écarta : plus légère
Qu'il aurait cru.
Assez vite elle se brisa,
Ouvrant la porte vers l'inconnu.
Le cercueil d'acajou avait vieilli,
Le vernis était parti.
Le couvercle bascula aussi.
Il se glissa dans l'intérieur
Aux parois moltonnées,
Fixant le crâne
D'un œil dépourvu de peur.
A son contact,
Le corps tressaillit.
Elle s'était pas fait brancher depuis des années,
Des décennies...
Plus ou moins habillée
Dans un genre super décharné.
Sous une brume de moisissure
Il devinait sa chevelure.
Il caressa le squelette,
Dépiautant les lambeaux
De tissu et de chair
En dentelles éphémères
Les odeurs, c'était un mélange
D'hôpital, de savon,
De cave, de bonbon,
De luxe et de fange.
La main fraiche de l'ado
Remuant, explorant les os,
Provoqua subitement
Une mise en mouvement.
Ils s'enlacent,
Ils s'embrassent,
Et sa température corporelle s'élève pour deux.
Il sue comme neige au soleil.
A quatorze ans Il a déjà
Des marques aux poignets.
Mais pour cette main parcheminée
C'est pur ! Pur comme un bébé !
Les odeurs acres de la terre
S'en mêlent
Et cette arrière-grand-mère
Répond à l'appel :
D'un baiser sans lèvres,
Elle le pince de ses dents,
Dont certaines s'enlèvent
Quasi-instantanément
Elle plante sa main
Aux os pointus et creux dans ses artères,
Juste près du cou,
Pile dans la jugulaire.
Démettant ses doigts
Puis s'en servant de paille
Pour déguster de lui
Le sang, l'énergie vitale...
Sa langue à lui était perdue
Dans l'abysse infini
Des orbites déchus
Qui jadis reflétaient sa vie.
Pris comme ça, dans ce tas
D'ossements qui se délite,
Il éjacula
Finalement assez vite.
En épitaphe, quelqu'un,
Un fils, un mari crétin
Avait trouvé super heureux
D'écrire "À la vie" en lettres bleues.
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4. |
Cancer - Beating version
02:27
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Cancer
C’est pas ton signe c’est ta mort.
Moi qui voulais tant
T’emmener à la mer.
Cancer
C’était rapide mais t’as souffert.
T’as toujours craché
sur les trucs trop faciles…
Cancer
Un mot si doux et gracile
Mais je préférais ton prénom.
Cancer
Promis, je te suis de pas très loin
si ça prend pas dix ans ou vingt
j'espère...
Cancer
La vie est une illusion,
Un spectacle, une longue maladie…
Dit-on.
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5. |
Gloomy
02:10
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6. |
Tada Kurue (Yuki's Song)
06:27
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Hito-no inochi-wa hito moyase.
(Burn a human life like a fire)
Mushi-no inochi-wa hi-ni suteyo.
(Throw an insect’s life into a fire)
Omoi-omoe-ba Yaminoyoya.
(Think it over. How dark this world is!)
Ukiyo-wa yume-yo. Tada-kurue.
(The floating World is no less than a dream. Just go crazy.)
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7. |
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Nous sommes le même corps
Artisans de la prospérité éternelle
Plus qu'une entreprise, une civilisation
Mon cœur, mon corps... ma corporation
La persévérance révèle le mérite
La compétition assure la fraternité
Si tu n'es qu'un clou, sois le meilleur clou
Contrôler sa cadence c'est contrôler sa vie
Le rendement est toujours la première vertu.
La fonction est le plaisir ultime
Efficience collective = satisfaction personnelle
Vive nous !
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Nora Neko Marseille, France
Accidental, occasional sound recordings
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